Durant la seconde guerre mondiale, la jeunesse, dans son ensemble, devint la cible des nazis avec la complicité de l’Etat français de Vichy. Elle fut contrainte de partir travailler en Allemagne. La classe 42 fut la plus touchée. Un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français fut acheminé vers l’Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. Des jeunes gens furent interpellés dans leur propre famille ou sur leur lieu de travail, voire convoqués astucieusement. Les listes des personnes requises pour le «STO» furent arrêtées par les préfets. Les maires, chargés d'instruire les dossiers, utilisèrent les cartes de ravitaillement ou eurent recours à la délation.
Voir plus...
Langues disponibles : Français
Format : 148x210
Nombre de pages : 540
Date de parution : 2017
Durant la seconde guerre mondiale, la jeunesse, dans son ensemble, devint la cible des nazis avec la complicité de l’Etat français de Vichy. Elle fut contrainte de partir travailler en Allemagne. La classe 42 fut la plus touchée. Un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français fut acheminé vers l’Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. Des jeunes gens furent interpellés dans leur propre famille ou sur leur lieu de travail, voire convoqués astucieusement. Les listes des personnes requises pour le «STO» furent arrêtées par les préfets. Les maires, chargés d'instruire les dossiers, utilisèrent les cartes de ravitaillement ou eurent recours à la délation. Des menaces et des pressions furent exercées sur les familles. Des amendes, allant de 10 000 à 100 000 francs, furent fixées début juin 1943 pour quiconque aiderait un réfractaire. Des perquisitions et des con-trôles de police furent exercés. Les ouvriers vivaient en majorité à côté des usines où ils étaient employés, dans des baraquements très semblables à des stalags même s'ils ne furent pas entourés de barbelés. Entassés dans de petits dortoirs, ils dormaient sur des paillasses, travaillant 12 heures par jour, et étaient mal nourris. La plupart des témoignages d'après guerre évoquent la faim quotidienne et une fatigue constante. Selon la Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis du travail forcé, 60 000 d'entre eux seraient morts en Allemagne et 15 000 auraient été fusillés, pendus ou décapités pour «actes de résistance». Leur emploi dans des usines d'armement bombardées, souvent dans de mauvaises conditions et sous la surveillance fréquente de la Gestapo, a en tout cas occasionné un taux de mortalité supérieur à celui des prisonniers de guerre. Comble d’ironie, à leur retour, ils furent méprisés. Les poilus, après la première guerre mondiale, disaient haut et fort : « Plus jamais ça ! ». Mais cela continue toujours... ici et là ! Selon l’éminente historienne, Susannah Heschel, «Si les vingt millions de catholiques allemands s’étaient comportés comme les témoins de Jéhovah (placés dès 1933 en camp de concentration, donc parmi les tout premiers déportés, à Dachau), refusant de faire le salut nazi, allégeance au régime, et de se battre, tout comme les premiers chrétiens, cela aurait changé la donne». Autrement dit, le malade Hitler aurait eu du mal à lever des troupes pour accomplir ses méfaits : détruire des vies horriblement et pourrir l’existence de quantités de gens pour longtemps... Plus jamais ça ?...