La face cachée de mai 68 déclenché à  Nanterre - Jean LEQUILLER François Lequiller
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La face cachée de mai 68 déclenché à Nanterre

Journal authentique de Jean LEQUILLER adjoint aux doyens de la Faculté de Nanterre

Jean LEQUILLER François Lequiller
Editions des vérités

Ce livre est basé sur un manuscrit inédit légué par un témoin direct du chaos pré et
post soixante-huitard à  l'université de Nanterre, la ZAD de l'époque. De 1967 à  1970,
Jean Lequiller a été l'adjoint de trois doyens successifs de cette Faculté où tout a commencé.
Les tensions de ces années l'ont usé au point de ruiner sa santé et de jouer un
facteur aggravant dans la cause qui l'emporta en 1973.
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Illustrations de : Elisabeth Lequiller

Langues disponibles : Français

Format : 148x210

Nombre de pages : 140

Date de parution : 2018

16.00


Ce livre est basé sur un manuscrit inédit légué par un témoin direct du chaos pré et
post soixante-huitard à  l'université de Nanterre, la ZAD de l'époque. De 1967 à  1970,
Jean Lequiller a été l'adjoint de trois doyens successifs de cette Faculté où tout a commencé.
Les tensions de ces années l'ont usé au point de ruiner sa santé et de jouer un
facteur aggravant dans la cause qui l'emporta en 1973. L'image qu'il donne, dans ce récit
rédigé quelque temps avant sa mort, de « Dany le Rouge » et de ses amis situationnistes,
n'est pas celle que renvoie aujourd'hui les thuriféraires de « mai 68 ». Elle est plus proche
de celle des casseurs et des bloqueurs qui, fait extraordinaire, sont toujours à l'oeuvre cinquante ans après ces délires et destructions. François Lequiller, fils de Jean, a pensé,
qu'il était utile de communiquer ce journal détaillé de cette curieuse période. En voici un
extrait peu reluisant de ce qui fut le début de cette révolte étudiante et bien loin de soucis d'études studieuses en faculté... :
« (...) Le centre était le seul bâtiment éclairé sur le vaste terrain en friche du campus. Le
groupe du ministre sortit du hall du bâtiment pour se retrouver dans la boue de son entrée
encore en construction. Comme l'avait craint Lequiller, il y avait là  un groupe d'une quarantaine de barbus, avec quelques filles, qui battaient la semelle dans le froid. Le ministre, toujours confiant, se dirigea spontanément vers eux, main en avant, pour les saluer. La harangue d'un des étudiants l'arrêta net :
— Je ne vous serrerai pas la main. Vous ne représentez rien pour les jeunes et les étudiants. Vous avez publié un Livre Blanc sur la jeunesse : il a six cents pages et dans ces six cents pages, pas un mot sur nos problèmes sexuels.
Le ministre ne comprit pas de quoi il s'agissait. Il se retourna vers le doyen Grappin qui
le prit à  part.
— Monsieur le Ministre, il y a sur le campus une bande de contestataires extrémistes qui
perturbent la résidence universitaire. Ils réclament le droit de visite libre de la résidence de jeunes filles. Je voulais vous en parler lors de notre réunion, mais ils m'ont devancé.
— Ne vous inquiétez pas Grappin. Je me charge de les calmer.
Missoffe se retourna, et, sans hésiter, toisa le petit gars qui lui jetait des regards haineux sous sa chevelure rousse hirsute.
— Monsieur, je crois comprendre que vous avez des problèmes sexuels. Eh bien,voyez-vous,
vous avez maintenant une piscine dans laquelle vous pourrez vous calmer.
Dany Cohn-Bendit, car c'était lui, n'était pas du genre à  se laisser impressionner par un
ministre. Il répliqua :
— Camarades, voilà  la réponse du pouvoir gaulliste. Une réponse que n'aurait pas reniée
un dirigeant nazi. C'est bien ce qu'on pensait. Ce pouvoir est fasciste.
Lequiller, qui connaissait de nom et de réputation Cohn-Bendit, ne put se retenir.
— Cohn-Bendit, vous ne savez pas à qui vous parlez. Monsieur Missoffe a été un résistant.
Il a été torturé par les Japonais. Et Grappin aussi est un héros de la résistance.
Cohn-Bendit ne répondit rien. Une fille se contenta de lancer un mot d'ordre :
— Liberté de circulation ! Liberté de circulation !
Ces anciens semeurs de troubles n'ont pas de quoi pavaner à  titre de fait d'armes !
Pour que l'histoire de mai 68 ne fasse pas l'impasse sur cette réalité assez sordide et
soit une source de réflexion sur l'avenir de l'Université française !